Avant le grand
Débarquement aux
Philippines, les
Américains ont conquis plusieurs îlots du
Pacifique. Peleliu est une petite île de 13
kilomètres carrés à l'extrémité nord-est de l'
Archipel de
Palau, à 900 km à l'est de
Mindanao aux Philippines. L'île possède une piste d'aviation et est protégée par une importante garnison japonaise et fortement défendue. L'état-major américain veut alors la conquérir pour sécuriser le flanc droit du futur débarquement prévu dans l'archipel philippin.
Le 11 septembre 1944, MacArthur envoie 2 divisions sous le commandement de William H. Ruppertus de l'US Marine Corps prendre pied sur Peleliu, Alors que les navires transportant les Marines font route vers l'île, l'importance de la conquête de l'îlot semble devenu moindre. En effet, après la victoire américaine décisive américaine dans la bataille de la mer des Philippines, l'amiral William Holsi estime que l'aviation japonaise n'est plus une menace aussi sérieuse et l'objectif de Peleliu apparait donc moins stratégique. Cependant l'assaut sur l'île est maintenu, l'amiral pensant qu'elle sera prise en 4 jours.
L'île est bombardée par les batiments de l'US Navy pendant 3 jours avant le débarquement des Marines. Trois régiments, soit plus de 5000 soldats, débarquent mais les Américains s'apercoivent que les défenses japonaises ont peu souffert du bombardement pourtant intensif de la marine américaine.
Des milliers de grottes font de l'île une forteresse naturelle truffée de batteries d'Artillerie et de nids de mitrailleuses avec une garnison de 12 000 hommes de l'armée impériale japonaise.
1200 Marines sont mis hors de combat sur la plage mais les Américains réussisent à la tenir et commencent à progresser vers l'intérieur de l'île. Le lendemain matin, ils commencent à attaquer les positions japonaises qui dominent l'aérodrome. 1800 Marines aidé d'artillerie et de blindés participent à l'assaut sous un déluge de mortiers et d'artillerie japonais, sur la zone découverte de l'aérodrome. Ils doivent enlever une par une la moindre batterie ou nid de mitrailleuse japonaise, souvent au lance-flamme, les soldats japonais résistant jusqu'au sacrifice.
Après 6 semaines de combats, la première division de Marines est relevée. Il faudra encore un mois de combat avant que l'île ne soit prise, le commandant japonais de la garnison se suicidant juste après avoir transmis le message « tout est fini sur Peleliu » à son état-major, soit plus de soixante jours après le début du débarquement. Mais des petits groupes de soldats japonais continueront à mener une guérilla jusqu'en février 1945.
Le bilan est lourd : 2 000 morts et 5 274 seront mutilés ou portés disparus côté américain, et 10 695 soldats japonais seront tués et seulement 202 faits prisonniers.
Un navire américain, l'USS Peleliu a été nommé en l'honneur de cette bataille.
Contexte
Durant l'été 1944, les victoires dans le sud-ouest et le centre du Pacifique ont amené la guerre assez proche du Japon pour que les bombardiers américains soient capables de frapper le territoire Japonais lui-même. Mais il y avait un désaccordentre les deux stratégies proposées pour écraser le Japon. La stratégie de MacArthur était de reconquérir les Philippines, pour pouvoir se lancer ensuite à la conquête de l'archipel Japonais. La stratégie de l'amiral Nimitz passait quant à elle, par une reconquête méthodique des iles du Pacifique, pour pouvoir ensuite conquérir les iles du Japon les plus au sud.
Ces deux stratégies incluaient la conquête de l'ile de Peleliu et la 1ère division de marines avait déjà été choisie pour l'assaut. Les deux commandants voulaient neutraliser une menace aérienne japonaise, et construire leur propre terrain d'aviation. La nécessité d'un telle bataille a souvent été remise en question, même avant le début de celle-ci, et elle a été plus tard considérée comme inutile.
Source
- documentaire The War de Ken Burns, épisode 9 Dans la merde jusqu'au cou.
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